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Le peuple Bassari

Les Bassaris sont un groupe de populations ouest-africain vivant principalement sur les hauts plateaux de l’est du Sénégal et du nord de la Guinée. Avec les Bédiks, les Coniaguis et les Badiarankés, ils forment un groupe plus large appelé les Tenda. Leur langue est le onyan. Le pays bassari est une région vallonnée à la frontière du Sénégal et de la Guinée, à l’ouest de Kédougou et au sud du fleuve Gambie. Du Côté sénégalais, le pays bassari est presque entièrement intégré au Parc National du Niokolo-Coba. Du Côté Guinéeen, certains villages ne sont accessibles qu’à pied ou en deux-roues. Cet isolement explique en partie le fort maintien de la tradition aux seins des populations bassari. Selon des recherches menées par des scientifiques et archéologues, les Bassaris sont apparentés au peuple bantous d’Afrique centrale et australe. Pour le confirmer, ils se sont appuyés sur des similitudes physiques et des similitudes culturelles, telles que des parures ou des coiffures etc… A l’époque de l’empire ghanéen, ils ont migré du golfe de Guinée et de l’Afrique centrale, point de départ de l’expansion bantoue, pour s’installer dans les hautes montagnes du sud-ouest du Sénégal, au Fouta-Djalon dans les plus hautes chaînes de montagnes. Un dossier historique les mentionne lors de la bataille de Soumaoro Kanté et Soundiata Keita. Dans les traditions orales ils étaient mentionnés comme les alliées de soumaoro. A l’époque de Koli Tenguella lors de sa remontée vers le Fouta-Toro qu’il voulait conquérir, pour grossir et étendre son armée les bassaris le suivirent avec d’autres peuples, qui sont les Bédiks et les Badiarankés. Ainsi quelques Bassaris se sont installés au Fouta-Toro, là-bas ils ont intégré la grande caste des soldats de Koli, les “Sebbe Kolyaabe”. Contrairement à d’autres peuples d’Afrique de l’Ouest, les bassaris ont résisté aux razzias esclavagistes et à l’islamisation. Ce peuple qui tient à sa religion traditionnelle s’est réfugiée sur les contreforts montagneux du Fouta-Djalon pour échapper au harcèlement séculaire des Peuls musulmans. Les Bassaris ont toujours été plus ou moins protégés des djihads peuls, grâce à leur isolement et au fait qu’ils vivent en altitude. D’autres sont devenus chrétiens avec les missionnaires européens au xxe siècle. Ils veulent que leur culture perdure, la plus part des bassaris se marient entre eux, Malgré le fait que beaucoup se marient avec des personnes appartenant à d’autres ethnies, il maintiennent toujours leurs coutumes. Beaucoup sont bilingues du au métissage, parlant wolof et bassari. Traditionnellement, ils cohabitent avec les autres groupes tenda, les Peuls, les Malinkés, les Soninkés, les Diakhankés et les Diallonkés.

RITE D’INITIATION CHEZ LES BASSARIS

Le passage d’une classe d’âge à une autre se fait à travers des rites d’initiation faisant un large appel aux génies. Pour les rites d’initiation, les Bassaris se déguisent en “Lokouta”. Pour eux, ces êtres (“Lokouta”), à la tête enserrée d’un disque de raphia et couverts de boue ocre, ne sont pas des hommes, mais l’incarnation visible des génies bienfaiteurs qui peuplent les grottes. Les “Lokouta” font des combats rituels contre des adolescents qu’ils jettent à terre. L’adolescence vaincue préfigure l’entrée dans l’âge adulte. Les initiés vont se réfugier dans les bois aux abords de la grotte sacrée. Là, le “père-caméléon”, un ancien, gardien de la coutume, leur révélera les premiers rudiments de l’histoire secrète du peuple bassari et, en perpétuant le cycle initiatique, fera de chaque adolescent un homme accompli, digne “fils du caméléon”, leur totem. Les bassaris se coiffaient traditionnellement de la même manière : les hommes comme les femmes se rasaient le crâne sur les côtés et laissaient les cheveux longs sur le milieu du crâne, qu’ils coiffaient en cimier. Les femmes avaient aussi recours au tressage des cheveux, avec des modèles parfois très compliqués. Les jeunes hommes ont souvent les cheveux tressés. La société bassari est organisée en classes d’âge, chaque classe ayant des rôles et prérogatives définis en fonction des circonstances (fêtes, repas, tâches agricoles…).

Traditionnellement, seuls 7 noms de famille sont utilisés : Bonang, Bindia, Bydiar, Boubane, Biès, Bianquinche, Bangar.

Masques Lukutas peu avant leurs combats rituel avec les jeunes adolescents

LECTURE RECOMMANDE

Monique Gessain La femme et le masque : Ou l’éloge de l’équilibre chez les Bassari, Sepia, 2006, 272 p. (ISBN 2842801067).

Jean Girard, Les Bassari du Sénégal : fils du caméléon. Dynamique d’une culture troglodyte, L’Harmattan, 2000, 965 p. (ISBN 2858024529).

Modibo Sounkalo Kéita, L’Archer bassari,(roman), 1re édition Karthala, 1984, 198 p. (plusieurs rééditions) (ISBN 2865370755).

Monique de Lestrange, Les Coniagui et les Bassari, L’Harmattan, 2006 (1re édition 1955), 84 p. (ISBN 2296004490) (voir en ligne le chapitre IV : « Caractéristiques principales de l’économie » [archive]).

Antoine Morat, Marc Gautron, Kaly, photographe bassari, Albin Michel, 1992, 243 p. (ISBN 2226058559).

Babacar Ndong, Menaces sur l’avenir du patrimoine culturel bassari le cas des masques, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 92 p. (Mémoire de Maîtrise).

Babacar Ndong, Les Bassari du Sénégal : permanence et changement, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2003, 98 p. (Mémoire de DEA).

Babacar Ndong, La communauté bassari de Tambacounda, une société traditionnelle en milieu urbain, Thèse de sociologie, 2008, 540 p.

Souleymane Niang, Recherches ethnographiques sur les populations Bassari du Sénégal oriental, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1992, 98 p. (Mémoire de Maîtrise).

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