LES ORIGINES DE LA NOIX DE KOLA
La noix de kola ou cola est la graine d’un arbre , nommés génériquement kolatier, Le kolatier (Cola nitida) est un arbre qui appartient à la famille des sterculiacées. Il est originaires des forêts tropicales africaines, il s’agit d’une plante à feuilles persistantes pouvant atteindre jusqu’à vingt-cinq mètres de haut, qui produit des fruits à l’intérieur desquels se trouvent des graines oléagineuses. Elle est représenté principalement par le Cola nitida et le Cola acuminata. Elle est produite dans les forêts tropicales de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Ghana, il est exporté depuis des siècles par les caravanes de porteurs vers les régions des savanes de l’ouest du Soudan. La noix de cola est consommée depuis au moins un millénaire dans la région géographique du Soudan occidental et au moins depuis 500 ans dans le Soudan central. Elle fut une marchandise importante.
La noix de Cola nitida produite dans les forêts tropicales de l’Afrique occidentale était expédiée par caravanes de porteurs, vers les marchés de la savane soudanienne occidentale, par contre la noix de Cola acuminata, originaire des forêts tropicales du centre, était consommée sur place. Avant la fin du xixe siècle, le fleuve Volta (dans l’actuel Ghana) délimitait ces deux zones : à l’ouest croissait la noix nitida, à l’est la noix acuminata. Le commerce à longue distance de la noix de cola partait donc du sud du Ghana, de la Côte d’ivoire, du liberia, du sierra Leone, et de guinée-Bissau. C’est en 1460 que les marins portugais prirent connaissance de la kola quand ils abordèrent les côtes de la Guinée et de la Sierra Leone.
Le terme de cola a été emprunté à une langue de ce pays qui est le temné, un peuple qui est reparti géographiquement en sierra Leone, Guinée et au Liberia où la noix de kola se dit kla ou kola en langue témné. Au xvie siècle, les commerçants portugais fortement impliqués dans le commerce côtier, en ont transporté beaucoup de tonnes vers la Gambie et le sénégal et le reste pour le moyen orient. Lors d’un voyage à Tombouctou, René Caillié offre un témoignage vivant de l’importance des noix de cola tant dans le commerce nord-sud et dans les échanges culturelles et sociaux. Parti en mars 1827, des côtes de la Guinée vers l’est, il fait un détour pour des raisons de sécurité chez les Tiémé ( au nord de l’actuelle Côte d’Ivoire) où il croise les routes du kolatier. Dans un village de Mandingues musulmans, il observe que « les habitants se bornent entièrement au commerce; ils vont à quelques journées dans le sud, acheter des noix de cola, qu’ils portent à Djenné dans le delta intérieur du Niger, actuel Mali, et qu’ils échangent pour du sel : ce commerce est peu lucratif, car ces voyages sont très longs et pénibles ».
A Beyla dans l’actuelle Guinée, chef-lieu de cercle du Sud Soudan ». Près de 3500 porteurs et commerçants transportaient vers le sud du sel et des tissus et le nord des noix de cola. Ce sont les marchands de l’empire du Mali, des mandés (nommés dioula), monopolisèrent le commerce et la distribution. Chaque année du mali une vingtaine de caravanes vont chercher des noix de kola au pays Ashanti pour les rapporter au marché de Kano. Au xve siècle, la culture de la cola nitida s’étendit vers l’est jusqu’au cours inférieur de la Volta puis vers le Soudan central. Il y a aussi d’autres espèces de kolatiers comme (Cola anomala, Cola ballayi) qui étaient cultivées au Cameroun et offraient des substituts acceptables qui respectaient les normes sanitaires de noix de kola pour être exportés vers les pays de l’europe. Par la suite, la noix de kola sera cultivée à l’ouest du Cameroun et y fera l’objet de commerce inter-communautés. Les Haoussas (originaires du Nord-Nigeria) les transporteront sur des ânes du pays bamiléké vers le Nord Cameroun.
Les marchands haoussas qui dominaient le commerce des kolas entre l’Empire ashanti (actuel Ghana) et la région soudanaise centrale venaient des villes du Califat Sokoto, créé début du xixe siècle dans le nord du Nigeria formant actuellement un grand état islamique, divisé en trente émirats, ils s’étendent de l’actuel Burkina Faso jusqu’au nord Cameroun. Dans l’empire de Kano, les noix de cola se payaient à un prix élevé et c’est principalement les aristocrates qui pouvaient se l’offrir. Offrir une noix de “goro (qui est le terme en langue haoussa) était une marque d’amitié. Elles est aussi consommée dans toutes les cérémonies importante de la société haoussa et d’autres cultures de l’Afrique, cette culture de la traditions des kolas dans les coutumes et traditions continue de s’étendre jusqu’en amerique du sud. La production de kola a connu une forte croissance au xxe siècle.
En 1910 la production de Kola dans la région de l’afrique de l’ouest était estimée a 80.000 tonnes. En 1955, la côte d’ivoire exporte seul 20 000 tonnes de kola. Puis le sud du Nigeria devient le plus gros producteur de kola, en 1957 ils produisaient 110 000 tonnes au nord du nigeria. La kola fut exportée au maroc au xiiie siècle par les marchands de l’empire du Ghana. L’historien arabe Shihab al-Umari raconte lors son séjour au nigéria et au mali, il dit des kolas qu’elles sont « âcres, désagréables au goût et que les noirs seuls les mangent » ce fut la première fois de l’historien à voir des noix des kolas étendu sur des champs. C’est à partir du xvie siècle, que les noix de kola furent incorporées dans la matière médicale et dans la médecine islamique du moyen orient après avoir appris connaissances des vertus de l’Afrique de l’ouest.
Au xvie siècle, les commerçants portugais fortement impliqués dans le commerce côtier, en ont transporté une grosse quantité vers l’europe. La noix de kola est très commune dans de nombreuses cultures traditionnelles d’afrique de l’ouest mais aussi en indonésie et au brésil. Porteuse d’une valeur symbolique, elle est souvent consommée lors de cérémonies ou pour souhaiter la bienvenue aux invités, comme dot à la famille du jeune ou de la jeune mariée, comme symbole de l’amitié partagée ou pour signifier une entente scellée ou une réconciliation entre deux parties etc…
Au xixe siècle, elle était utilisée en europe et aux états-Unis, en thérapeutique sous forme de poudre, d’extrait fluide, de teinture et même de vin. On la trouvait présentée mélangée avec du cacao, du quinquina, de la coca, des sodas. Ainsi, elle fut employée entre autres par le pharmacien John Pemberton en 1885 lors de son expédition en afrique de l’ouest ( sierra leonne ), il rencontra le peuple témné qui deja sur place fabriquait une soda tonique qui était extraite de la noix cola et du vin de palme, et plus tard lord de son retour aux États unis il procède à la création de son procédé il s’agit d’une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana ce qui deviendra coca cola. Pemberton s’est probablement inspiré de la recette des témné .Selon des notes du pharmacien datant de 1910, la formule du Coca-Cola associait des extraits de coca (et qui fut interdite à cette date), de l’acide citrique, du sucre, de la caféine extraite des noix de kola, de l’eau et des arômes (constitués d’extraits végétaux, d’huiles essentielles et d’épices). Actuellement, sous le même nom évocateur, on n’y trouve plus la coca qui était l’un des ingrédients originaux.
NOIX DE KOLA ORIGINAIRE DE LA FÔRET TROPICALE D’AFRIQUE DE L’OUEST
QUELLE EST LA COMPOSITION DE LA NOIX DE COLA ?
La noix de cola contient principalement des glucides (30 à 45%), de l’eau, des fibres, mais surtout, elle contient des substances phénoliques et alcaloïdes :
composés phénoliques
Les phénoliques favorisent la santé cardiovasculaire et boostent l’intégrité des tissus vasculaires. La noix de cola contient notamment :
Des tanins (2) qui présentent des effets tonifiants, stimulants et antioxydants pour rester en bonne santé.
Des flavonoïdes (3), de puissants antioxydants qui permettent de mieux gérer les inflammations, de réduire le stress oxydatif et de booster le système immunitaire.
composés alcaloïdes
Les alcaloïdes sont des toniques et des revitalisants qui présentent des propriétés anti-inflammatoires et diurétiques. La noix de cola contient notamment de la caféine (4) à hauteur de 3 %. C’est l’ingrédient actif principal.
Mountaga !!!
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