One Piece et l’histoire de l’Afrique : analyse d’un dialogue intertextuel

Créé par Eiichiro Oda, One Piece s’impose comme un phénomène culturel mondial, transcendant les frontières du manga pour devenir un objet d’étude académique incontournable. Cette œuvre, qui s’étend sur plus de deux décennies, offre une richesse narrative et thématique propice à une analyse interdisciplinaire, croisant littérature graphique, études postcoloniales et histoire globale. Bien que l’Afrique ne soit pas explicitement représentée dans la diégèse – l’univers de One Piece étant une construction fictive et cosmopolite –, les thématiques centrales de l’œuvre entrent en résonance profonde avec les dynamiques historiques, sociales et politiques du continent africain.

En effet, One Piece explore des enjeux universels tels que l’oppression systémique, la résistance anticoloniale et la préservation des mémoires marginalisées, qui trouvent des échos frappants dans les expériences africaines, de la traite transatlantique aux luttes pour l’indépendance, en passant par les défis postcoloniaux. Ces intersections narratives invitent à une lecture critique, où la fiction devient un prisme pour interroger des réalités historiques complexes.

Cet article propose donc d’analyser ces résonances en mobilisant des cadres théoriques issus des postcolonial studies (Bhabha, 1994 ; Said, 1978) et de l’analyse narrative. En examinant les structures de pouvoir, les mécanismes de résistance et les représentations culturelles dans One Piece, nous montrerons comment l’œuvre d’Oda dialogue, consciemment ou non, avec les héritages et les luttes du continent africain. Cette approche permettra non seulement d’éclairer les dimensions politiques du manga, mais aussi de souligner la portée universelle de ses thèmes, qui transcendent les contextes géographiques et historiques spécifiques.


Pourquoi One Piece ?
Au-delà de son succès commercial et populaire, One Piece se distingue par sa capacité à intégrer des problématiques sociohistoriques complexes dans un récit d’aventure apparemment léger. En situant son intrigue dans un monde maritime fragmenté – où chaque île incarne une micro-société aux enjeux spécifiques –, Oda crée une cartographie narrative qui reflète les tensions et les aspirations d’un monde globalisé. Cette structure permet d’aborder des questions telles que la colonisation, l’esclavage, le racisme et la quête d’autodétermination, autant de thèmes qui résonnent avec l’histoire africaine et ses répercussions contemporaines.


1. Colonialisme et hégémonie du Gouvernement Mondial

Le Gouvernement Mondial, entité centralisatrice et autoritaire dans One Piece, incarne une allégorie sophistiquée des régimes impériaux européens du XIXᵉ siècle, notamment dans leur logique d’expansion et de domination systémique. Son hégémonie sur les îles du Grand Line – espace maritime fragmenté et stratégique – rappelle irrésistiblement le « partage de l’Afrique » formalisé lors de la Conférence de Berlin (1884-1885). Lors de cet événement géopolitique fondateur, les puissances coloniales imposèrent des frontières arbitraires, méprisant les réalités ethnoculturelles et les équilibres sociopolitiques préexistants (Achebe, 1958). De même, dans One Piece, les îles annexées par le Gouvernement Mondial perdent leur autonomie au profit d’un ordre hiérarchique où la violence légale (Marines) et la manipulation idéologique (« justice absolue ») maintiennent un statu quo oppressif.

L’arc narratif d’Alabasta cristallise cette dynamique. Le personnage de Crocodile, antagoniste machiavélique, instrumentalise une crise hydrique pour s’emparer du pouvoir, reflétant les stratégies des compagnies coloniales à charte du XIXᵉ siècle, comme la British South Africa Company de Cecil Rhodes. Ces entités, sous couvert de « développement », exploitaient les ressources naturelles (diamants, caoutchouc, minerais) tout en exacerbant les tensions locales pour justifier leur mainmise (Rodney, 1972). La sécheresse orchestrée par Crocodile évoque également les politiques de privation structurelle employées par les colonisateurs pour affaiblir les résistances autochtones, comme lors de la crise du caoutchouc en Congo belge (Hochschild, 1998).

Face à cette oppression, la rébellion menée par la princesse Vivi incarne les mouvements de libération nationale africains du XXᵉ siècle. Son combat pour rallier un peuple divisé – entre loyalistes manipulés et rebelles désespérés – rappelle les défis du FLN en Algérie, qui dut unifier des factions divergentes contre l’occupation française (Fanon, 1961), ou des militants MAU-MAU au Kenya, confrontés à la répression britannique et aux trahisons internes (Elkins, 2005). Comme ces figures historiques, Vivi incarne une résistance populaire et symbolique, où la légitimité du leadership repose sur un lien charismatique avec les opprimés (Weber, 1919).

Nuance théorique : Si le parallèle avec les empires colonaux est frappant, le Gouvernement Mondial intègre aussi des traits néocoloniaux. Son contrôle s’exerce via des alliances avec des élites locales corrompues (ex. : Wapol à Drum Kingdom), rappelant les régimes postindépendance soutenus par des puissances étrangères pour perpétuer l’extraction des ressources (Amin, 1973). Cette hybridité narrative permet à One Piece de dépasser une simple critique historique pour interroger les continuités entre colonialisme et globalisation contemporaine.


2. Traumatismes de l’esclavage et mémoires subalternes

L’esclavage pratiqué par les Dragons Célestes, caste suprémaciste de One Piece, constitue une référence explicite aux mécanismes de la traite transatlantique, tout en actualisant ses implications psychopolitiques. Les colliers explosifs imposés aux esclaves – dispositif à la fois physique et symbolique – matérialisent une logique de contrôle totalitaire héritée des plantations coloniales. Ces colliers, qui réduisent l’individu à un objet interchangeable et jetable, rappellent les entraves décrites dans les récits autobiographiques d’Olaudah Equiano (The Interesting Narrative, 1789) ou de Mary Prince (The History of Mary Prince, 1831), où la violence corporelle sert à annihiler toute résistance et identité.

Cette déshumanisation systématique n’est pas seulement physique : elle s’ancre dans un imaginaire racialisé, où les esclaves (humains, fish-men, ou autres races) sont essentialisés comme « inférieurs ». Les Dragons Célestes, par leur mépris affiché (« Vous n’êtes que de la vermine »), reproduisent le discours des esclavagistes européens, qui justifiaient l’exploitation par une prétendue « mission civilisatrice » (Césaire, 1950).

Le personnage de Fisher Tiger, fish-men libérateur d’esclaves, incarne une résistance complexe, à la fois héroïque et tragique. Son raid contre Marie Joa pour libérer les captifs évoque la révolte des esclaves de Saint-Domingue (1791), menée par Toussaint Louverture, mais aussi les marronnages – ces fuites organisées vers des communautés autonomes (Price, 1973). Cependant, contrairement à Louverture, qui négocia avec les puissances coloniales, Fisher Tiger rejette toute compromission. Son refus d’une transfusion sanguine « impure » (le sang humain) symbolise un idéalisme intransigeant, reflet des dilemmes post-traumatiques des sociétés post-esclavagistes.

Sa mort interroge les limites du pardon et la cyclique violence historique. En refusant de « s’abaisser » à accepter du sang humain, Fisher Tiger cristallise la difficulté de dépasser une mémoire coloniale marquée par la honte et la colère. Cette dynamique renvoie aux travaux d’Achille Mbembe sur la « sortie de la grande nuit » (2010), où il analyse comment les traumatismes de l’esclavage et du colonialisme persistent dans les structures sociales contemporaines, freinant les processus de réconciliation.

L’héritage de Fisher Tiger est ambivalent. D’un côté, il inspire des figures comme Jinbe, qui prône le dialogue entre espèces ; de l’autre, il alimente la rancœur d’Arlong, dont le racisme anti-humains perpétue le cycle de la haine. Cette dualité reflète les débats actuels sur les réparations historiques : faut-il prioriser la justice redistributive ou la reconstruction symbolique ?

En cela, One Piece dépasse une simple analogie historique pour explorer les impensés de la libération. Comme l’écrit Frantz Fanon : « Le colonialisme n’est pas une machine à penser, c’est une violence à l’état de nature » (Les Damnés de la Terre, 1961). L’œuvre d’Oda montre que briser les chaînes ne suffit pas : il faut aussi décoloniser les mentalités, un combat encore inachevé, tant dans l’univers de One Piece que dans nos réalités postcoloniales.


3. L’Île des Hommes-Poissons : apartheid et racialisation des corps

L’arc de Fish-Man Island dans One Piece ne se contente pas de dépeindre le racisme : il en révèle les mécanismes structurels et psychosociaux à travers une narration allégorique d’une profondeur théorique remarquable. En situant l’action dans un espace sous-marin claustrophobe, Oda matérialise l’enfermement systémique imposé aux fish-men, offrant une critique acerbe des régimes ségrégationnistes, notamment l’apartheid sud-africain (1948-1991).

Le Park de la Jungle, bidonville où sont relégués les fish-men, fonctionne comme un double fictionnel des townships sud-africains. Cette ségrégation spatiale, codifiée par le Group Areas Act (1950), ne se limite pas à une séparation physique : elle incarne une violence symbolique (Bourdieu, 1997) qui naturalise l’infériorité raciale. Les fish-men, confinés dans des zones insalubres, subissent une marginalisation économique et politique rappelant le pass system de l’apartheid, où les non-Blancs étaient exclus des espaces « réservés » (Coquery-Vidrovitch, 1992).

Cette géographie de l’exclusion s’accompagne d’une déshumanisation institutionnalisée. Les discours des humains de la surface (« Les fish-men sont des monstres ») résonnent avec les théories pseudoscientifiques du XIXᵉ siècle justifiant l’esclavage et la colonisation (Gobineau, 1853). Comme le note Fanon dans Peau noire, masques blancs (1952), ce processus d’altérisation essentialiste transforme l’opprimé en « problème » à contrôler.

La question naïve de la princesse Shirahoshi – « Pourquoi la haine existe-t-elle ? » – incarne l’innocence traumatisée d’une génération confrontée à l’héritage toxique du racisme. Son incompréhension reflète l’échec des récits dominants à expliquer la persistance de la violence raciale, un thème exploré par Saidiya Hartman dans Scenes of Subjection (1997).

À l’opposé, Hody Jones, radicalisé par des siècles d’oppression, illustre les conséquences de la rage accumulée (Ahmed, 2004). Son nihilisme – « Les humains ne changeront jamais » – rappelle les mouvements de résistance violente nés de l’échec des voies pacifiques, comme le Black Panther Party ou le mouvement Biko Must Stay en Afrique du Sud. Cependant, Oda évite le manichéisme : Hody, en rejetant toute empathie, devient un miroir déformé des oppresseurs, soulignant les pièges de la haine essentialisante (Mbembe, 2010).

Jinbe, défenseur d’une coexistence pacifique, incarne l’idéal de l’Ubuntu – philosophie africaine prônant l’interdépendance humaine (« Je suis parce que nous sommes »). Son dialogue avec Luffy (« La haine ne disparaît pas si facilement ») évoque les travaux de la Commission Vérité et Réconciliation (1995-2002), qui visait à guérir l’Afrique du Sud via la confession et le pardon (Tutu, 1999).

Cependant, One Piece n’idéalise pas cette démarche. Le refus des fish-men de faire confiance aux humains – même après la chute d’Hody – rappelle les critiques de Jacques Derrida sur le « pardon impératif » (1999), qui risque d’effacer les responsabilités structurelles. Comme le souligne Angela Davis, « La réconciliation sans justice sociale est une tyrannie » (2005).

L’arc de Fish-Man Island transcende la simple analogie historique pour proposer une ontologie de la résistance. Les fish-men, comme les peuples colonisés décrits par Glissant (1990), réinventent leur identité dans la douleur : leur quête d’une « terre promise » (l’île du soleil) symbolise le désir d’un espace autonome, à l’image du projet Back to Africa de Marcus Garvey ou de l’Éthiopianisme.


4. Résistance autochtone et préservation des savoirs : Les Shandias et les Minks

L’univers de One Piece explore avec acuité les luttes des peuples autochtones contre l’effacement culturel, à travers les Shandia de Skypiea et les Minks de Zou. Ces communautés, ancrées dans des territoires sacrés et des traditions ancestrales, incarnent une résistance à la fois symbolique et matérielle contre les logiques impériales du Gouvernement Mondial. Leur combat résonne avec les mobilisations historiques des peuples autochtones africains, tels que les San du Kalahari ou les Ogiek du Kenya, dont les droits territoriaux et culturels ont été niés par des politiques d’expropriation et d’assimilation (Hitchcock, 2002 ; Sylvain, 2005).

Pour les Shandia, Upper Yard n’est pas qu’un espace géographique : c’est un lieu de mémoire, un pilier ontologique lié à leur cosmogonie. Leur attachement à cette terre, malgré quatre siècles de conflit, évoque la relation symbiotique entre les peuples autochtones et leur environnement, théorisée par des chercheurs comme Deborah Bird Rose (1996) sous le concept de « country ». Cette conception dépasse la propriété matérielle pour englober des dimensions spirituelles et historiques, à l’image des terres sacrées massaï au Kenya ou des forêts sacrées des Yoruba au Nigeria.

Les Minks, quant à eux, défendent Zou avec une ferveur rappelant les guerriers zoulous ou les résistants touaregs. Leur structure sociale, basée sur le clan et le respect des ancêtres, reflète les systèmes de gouvernance autochtone étudiés par Boaventura de Sousa Santos (2018), où la communauté prime sur l’individu. Leur refus de céder face à Kaido symbolise la résilience des cultures orales face à l’impérialisme écrit (Mignolo, 2009).

Les ponéglyphes, artefacts interdits par le Gouvernement Mondial, matérialisent un épistémicide – concept développé par Boaventura de Sousa Santos (2016) pour décrire l’anéantissement des savoirs locaux durant la colonisation. Leur destruction systématique rappelle le saccage des bibliothèques de Tombouctou au XVIᵉ siècle, où des milliers de manuscrits africains furent brûlés ou pillés, effaçant des siècles de pensée scientifique, littéraire et spirituelle (Hunwick, 2003).

Ces stèles, comparables aux quipus incas ou aux pétroglyphes san, constituent une historiographie alternative à l’histoire officielle du Gouvernement Mondial. Leur préservation par Nico Robin, archéologue marginalisée, incarne la figure de l’intellectuel décolonisateur décrite par Ngũgĩ wa Thiong’o (1986). Comme les griots ou les smahalbass berbères, Robin agit en gardienne d’une mémoire subversive, défiant l’hégémonie des archives coloniales (Stoler, 2009).

Le personnage de Nico Robin transcende le rôle de simple « passeuse de savoir ». En décryptant les ponéglyphes, elle pratique une archéologie de la résistance, méthodologie proche de celle proposée par Michel-Rolph Trouillot (1995) pour exhumer les silences de l’histoire coloniale. Son parcours – marqué par la persécution et l’exil – évoque celui des intellectuels africains censurés sous les régimes autoritaires, tels que Wole Soyinka au Nigeria ou Nawal El Saadawi en Égypte.


5. Ressources et conflits : une lecture géopolitique

L’œuvre d’Eiichiro Oda intègre une critique acérée des économies de prédation à travers les guerres pour le contrôle des armes ancestrales (Pluton, Poséidon, Uranus), dont les enjeux résonnent avec les conflits africains liés aux ressources extractives. Ces arcs narratifs, en particulier celui de Dressrosa, mettent en lumière les mécanismes de la « malédiction des ressources » (resource curse) et les dépendances structurelles héritées du colonialisme, offrant une grille de lecture pertinente pour analyser les réalités postcoloniales.

Les armes ancestrales dans One Piece – capables de destruction massive – symbolisent le pouvoir stratégique et destructeur associé aux ressources naturelles rares. Leur contrôle génère des conflits comparables à ceux observés en Afrique autour des diamants (Sierra Leone), du coltan (République Démocratique du Congo) ou du pétrole (Nigeria). Comme le souligne Paul Collier (2007), l’abondance de ressources dans des États fragiles alimente des guerres civiles, des régimes kleptocratiques et une économie de pillage, phénomène que l’arc de Dressrosa illustre avec précision.

À Dressrosa, Doflamingo instrumentalise la production d’armes via l’usine SMILE, monopolisant les bénéfices tout en maintenant la population dans une illusion de prospérité. Cette dynamique reflète les pratiques des entreprises minières transnationales en Afrique, qui exploitent les ressources (or, uranium, cobalt) via des accords opaques avec des élites locales, exacerbant les inégalités et l’instabilité (Ferguson, 2006). Les Smiles, fruits du démon factices provoquant une dépendance physique et psychologique, matérialisent la violence symbolique des économies extractives, où les populations sont réduites à des instruments de profit (Bourdieu, 1997).

Le personnage de Doflamingo incarne une hybridité tyrannique : à la fois seigneur de guerreentrepreneur globalisé et marionnette des puissances (via ses liens avec le Gouvernement Mondial). Son règne sur Dressrosa illustre les régimes prédateurs décrits par Jean-François Bayart (1989) dans L’État en Afrique, où la richesse des ressources finance des réseaux clientélistes et une répression militarisée. La falsification de l’histoire (via le pouvoir de Sugar) et la manipulation des masses rappellent les stratégies des dictatures africaines pour légitimer leur pouvoir, comme sous le régime de Mobutu au Zaïre (Young, 1994).

Les Smiles, en plus de leur fonction narrative, symbolisent les illusions de développement véhiculées par les industries extractives. Leur promesse de puissance – rapidement transformée en difformité physique – fait écho aux discours néolibéraux présentant l’extraction minière comme un moteur de croissance, masquant son coût humain (déplacements forcés, travail infantile, pollution). Ce parallèle rejoint les critiques d’Amin (1973) sur les économies de dépendance, où les anciennes colonies restent enfermées dans des rôles de fournisseurs de matières premières, au détriment de leur diversification économique.

La rébellion menée par Kyros et l’équipage de Luffy contre Doflamingo évoque les mobilisations populaires africaines contre l’extractivisme prédateur, comme les protestations des communautés Ogoni au Nigeria (années 1990) ou les révoltes anti-minières en Afrique du Sud. Cependant, One Piece n’idéalise pas ces résistances : la victoire à Dressrosa laisse des cicatrices profondes, soulignant la difficulté de reconstruire après un régime autoritaire, un thème central dans les travaux sur les transitions démocratiques (Linz & Stepan, 1996).

L’implication du Gouvernement Mondial, qui ferme les yeux sur les exactions de Doflamingo en échange de sa production d’armes, reflète la complicité des puissances étrangères dans les conflits africains. Cette dynamique rappelle le rôle des firmes occidentales dans le financement des guerres civiles (ex. : le rôle de De Beers dans les blood diamonds), ou l’exploitation du coltan congolais par des multinationales technologiques (Nest, 2011).

La représentation des conflits liés aux ressources dans One Piece s’inscrit dans une tradition littéraire dénonçant l’impérialisme économique. Elle rejoint les analyses de Frantz Fanon sur la violence structurelle du colonialisme (Les Damnés de la Terre, 1961) et celles d’Achille Mbembe sur la nécropolitique (Necropolitics, 2019), où le contrôle des ressources justifie la mise à mort sociale de populations entières.

En conclusion, One Piece ne se contente pas de refléter des réalités historiques : il les reconfigure en mythologie narrative, offrant un cadre pour penser les continuités entre colonialisme, extractivisme et globalisation néolibérale. Comme l’écrivait Walter Rodney (How Europe Underdeveloped Africa, 1972), la lutte pour les ressources est aussi une lutte pour l’autodétermination – un thème au cœur de la quête de Luffy pour devenir le « Roi des Pirates ».

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